CE PILLAGE ORGANISE DE LA BANDE DES FILAOS DE GUEDIAWAYE

DÉCLASSIFICATION DE LA BANDE DES FILAOS DE GUEDIAWAYE

Un pillage organisé du littoral ?

La bande des filaos de Guédiawaye érigée pour protéger cette Ville contre les changements climatiques dont l’avancée de la mer est victime depuis plusieurs années d’agressions sauvages dont surtout une boulimie foncière qui aujourd’hui  qui menace le cadre de vie de ces populations devant le mépris total des autorités locales et étatiques.

Guédiawaye subit depuis quelques années les affres de l’érosion côtière. Ce, à cause des agressions sauvages permanentes dont sont victimes son littoral long de 180 kilomètres communément appelé « Le littoral de Guédiawaye » dont surtout son déboisement. Pour ce joyau mis en place dans les années 1948 avec pour vocation essentielle de lutter contre l’érosion éolienne mais aussi côtière, le littoral de Guédiawaye subit aujourd’hui des agressions. Une situation accentuée par la traversée de la troisième phase de la  Voie de dégagement (Vdn 03) avec le phénomène d’ensablement et les accidents récurrents sur ce tronçon routier dépourvu d’éclairage public. Ce littoral composé de couches sédimentaires meubles est relativement fragile et sensible aux différents facteurs issus du milieu marin et atmosphérique dont vagues, courants, vents et marrées qui influencent beaucoup l’évolution de l’avancée de la mer.

Docteur Amadou Ba Ingénieur en Aménagement du territoire et de gestion urbaine et économiste revient sur l’historique du littoral et de sa fonction initiale « Le littoral a été installé avant l’indépendance du Sénégal. Quand nous sommes arrivés ici à Guédiawaye vers les années 1967, nous avions un terrain sauvage où il n’y avait pas d’habitation. Les autorités étatiques avaient décidé de fixer la mer par le dressage de cette bande de filaos le long de la côte. Le sable était mouvant et on marchait à l’époque sur des crabes qui creusaient des sillons un peu partout. Il y avait un vieux qui s’appelait Moussa Tine qui avait la garde de ses filaos ».Et Mamadou Dieng défenseur de l’environnement membre du mouvement citoyen « Vision Guédiawaye » par ailleurs Conseiller municipal à Golf Sud « Le littoral de Guédiawaye, c’est cette bande de filaos qui va de Dakar à Saint-Louis sur 180 km de plage. Les administrateurs coloniaux de l’époque avaient senti la nécessité de protéger ce littoral. Dès 1925, il y avait un décret de classement de ce littoral par une plantation d’arbres dont des filaos pour fixer les dunes. C’est pour d’abord éviter l’érosion éolienne c’est-à-dire éviter que les cuvettes maraîchères soient envahies par du sable. Ces cuvettes maraîchères concernent la Zone des Niayes .Ce qui avait conduit à une opération d’aménagement avec une plantation massive des filaos qui a continué jusqu’au début des années 1990.Ensuite, il y a le phénomène de la lutte contre l’effet corrosif de la mer sur les habitations à savoir la lutte contre l’érosion côtière. Enfin, cette bande des filaos avait une fonction écologique car l’arbre fixe le gaz carbonique pour rejeter l’oxygène que l’homme respire. Mais aujourd’hui, on est en train de détruire notre écosystème ».

Ahmat kourouma Coordonnateur Collectif pour la préservation et l’aménagement du littoral(Cepal) abonde dans le même sens« Nous savons toujours qu’avec le réchauffement climatique, la bande verte joue un rôle de rempart contre l’érosion côtière et éolienne, contre l’ensablement et de récupérateur du sel pour protège nos fondations. Aujourd’hui, le réchauffement climatique avec le niveau des eaux ne cesse de grignoter sur les continents. Et la bande verte est aujourd’hui notre seul rempart car l’Etat n’a pas les moyens de mettre actuellement un mur de protection pour empêcher aux eaux d’envahir les zones basses. Parce que Guédiawaye est dans une zone extrêmement basse ».Et de poursuivre pour préciser «  Si  vous allez de la Préfecture à la mer, vous allez l’impression de monter dans une pente. Ce qui fait que si cette zone base lorsque les eaux traverseraient les filaos, elles n’auraient pas assez de problème pour engloutir tout Guédiawaye. Ce qui veut dire que les filaos jouent un rôle extrêmement important pour préserver Guédiawaye. En dehors de ça, il y a  l’écosystème puisqu’il y a des micro-organismes qui y vivent .C’est donc une zone qui nous protège contre les inondations puisque les eaux pluviales  sont récupérées par cette bande verte ».

Les canadiens s’étaient investis pour préserver ce littoral mais ils se sont retirés par la suite. « Tout projet a une durée de vie. Les canadiens étant prévisionnistes et soucieux des changements climatiques s’étaient investis pour protéger le littoral avec les dunes qui étaient fixées. Mais ils se sont retirés par la suite car le projet était arrivé à terme. Mais, il revenait à la partie sénégalaise d’en faire le suivi. Ce qui n’a pas été fait .Et bonjour les agressions de la nature »soutient Mamadou Dieng. Et Ahmat Kourouma d’ajouter « Les canadiens avaient un projet dans les années de 1970 c’est-à-dire le projet de maintien des dunes. C’est à dire, il fallait fixer les dunes pour développer la culture maraîchère et fixer le sable marin. Mais l’argent investi par les canadiens a été mal suivi. Puisque l’Etat n’a pas pérennisé le projet pour n’avoir fait de suivi. Mais malgré tout, les défenseurs de l’environnement continuent à verser de l’argent pour la préservation de cette bande. Cependant cet argent n’est pas versé et les agressions continuent. Nous avons vu que les agriculteurs coupent des filaos pour faire du maraîchage sous l’œil impuissant  des eaux et forêts ».

Sur les agressions subies par le littoral,       Amadou Ba dénonce « Il y a d’abord le déboisement qui est très important et dont on ne mesure pas l’ampleur car il est fait de manière sauvage et anarchique. Ensuite, il y a l’extraction clandestine de sable marin et enfin l’abattage illégal des filaos sous prétexte d’une recherche de bois mort ».Et Henriette Faye chargée de programme au niveau de l’Ong Arcade d’ajouter « En plus du prélèvement sauvage et frauduleux du sable marin, on assiste à une véritable destruction du littoral avec des coupures abusives de filaos ou la transformation de la bande en dépotoir sauvage d’ordures. En outre, il y a aussi ce déboisement à haute transe orchestré par des promoteurs immobiliers et des collectivités territoriales qui font état de projets d’utilité publique mais qui cachent des non-dits car il se termine par des morcellements de parcelle à usage d’habitation. Souvent, ce sont des personnalités célèbres et bien protégées au plus haut sommet de l’Etat qui ont aux manettes. La bande des filaos et le long du littoral de Guédiawaye n’échappent pas à la règle, avec la polémique autour du projet de son actuel maire Aliou Sall par ailleurs frère du Président de la république. Déjà en 2013,les autorités locales du temps du maire Cheikh Sarr avaient annoncé quatre projets majeurs qui prendraient une bonne superficie sur la bande pour l’érection d’un abattoir, de 02 cimetières, d’une mosquée et d’une Eglise, un parking pour les édifices religieux, ainsi qu’une pépinière comme poumon vert .Une idée confirmée par l’équipe municipale qui aujourd’hui sollicite 103 hectares pour les besoins d’installation de packs artisanaux». Mais soutient encore Madame Faye « Ce projet d’équipements collectifs n’est que l’arbre qui cache la forêt. Car à la place des projets annoncés, on effectue des terrassements et des morcellements de terrains de 150 mètres carrés vendus à 15 millions la parcelle a même fustigé récemment un membre du Collectif pour la protection du littoral. Soulignons que ces détournements d’objectifs ne sont possibles qu’avec la  complicité d’agents de l’Etat qui se font du beurre sur le dos de l’Etat et profitent du dédommagement par les promoteurs pour s’octroyer de grands espaces. Cette attaque de la bande des filaos serait accentuée par le désir de payer une supposée dette de l’Etat à des promoteurs immobiliers depuis 1980 ».

La troisième phase de la Voie de dégagement nord(Vdn03) complique l’agression de la bande et installe une nébuleuse ?

L’Etat du Sénégal  a mûri depuis 2011 de prolonger la Voie de dégagement nord(Vdn) qui doit s’étendre le long du littoral de Dakar à Malika passant par Tivaouane Peulh via Mboro et plus tard Saint-Louis. Mais ce projet n’a pas été sans conséquence pour avoir détruit 6000 plants de filaos. L’Ageroute qui avait promis de remplacer ces plants de filaos n’a pu remplacer qu’une centaine de filaos devenus des morts nés pour n’avoir pas eu de suivi .D’après toujours l’Urbaniste environnementaliste  Mamadou Dieng « Pour la Vdn, on avait imposé à l’Ageroute de replanter 6000 filaos mais elle n’a rien respecté pour faire du saupoudrage car les quelques filaos plantés sont morts nés. Et pourtant, il y avait de l’argent prévu pour ces plantations de filaos qui se chiffrait à des millions. Donc, c’est une nébuleuse et un détournement d’objectifs dont on veut être édifié ».Et Docteur Amadou Ba de renchérir « L’Etat a construit une route entre la mer et les maisons pour détruire les filaos qui étaient dressés entre les habitations. Donc entre la route et la mer, c’est le désert dont avait promis de reboiser par la mise en place de 6000 plants de filaos dont on tarde à voir la matérialisation ».

Des déclassements ou déboisements pas quantifiés jamais justifiés dans le flou total ?

Les langues se délient sur le déboisement autour du littoral. Si certaines autorités sous le couvert de l’anonymat, des défenseurs du littoral soutiennent qu’il n’y a jamais eu de décret ni de plan d’étude d’impact environnemental, ni d’audience publique même pour procéder à un quelconque déboisement ou déclassement du littoral.

D’après toujours Mamadou Dieng « Parler de déclassement est exagéré car un déclassement obéit à des normes. On n’est pas au courant d’un décret de déclassement. On a beau fouillé dans les archives de l’Etat mais vous n’y verrez pas un décret de déclassement sur ce périmètre. Tout a été fait de manière nébuleuse. Le code forestier est clair qu’un déclassement ne peut se faire sans un rapport technique préalable de faisabilité du projet et un programme d’aménagement. Il doit avoir une commission avec plusieurs services qui vont délivrer un rapport au Chef de l’Etat. Ce qui n’a jamais été fait à ma connaissance. Donc, il y a eu un forcing total orchestré par les autorités locales et certaines étatiques pour la production de cette boulimie foncière ».

Revenant sur le projet des Communes de Guédiawaye et celle de la Ville d’implanter des équipements collectifs sur le long du littoral, Docteur Amadou Ba défie encore leurs autorisations crédibles « Je tiens à préciser que les déboisements fait sur ce sont toujours faits de manière sauvage et anarchique par les collectivités territoriales. Car il n’y a eu jamais  eu de décret de déclassement  sur ce littoral considéré comme une zone classée. Puisqu’un décret de déclassement est signé par le Président de la république et à ma connaissance, je n’en ai jamais eu vent. Les Communes sont libres d’entreprendre et de créer des édifices publics. Mais toute édification doit respecter doit respecter le Code de l’environnement car le Code de l’environnement a une disposition majeure qu’on appelle l’étude d’impact environnemental. Donc aucune construction ne doit être réalisée sans au préalable la rédaction d’un plan d’étude d’impact environnemental. Mais les Communes de Guédiawaye n’ont pas respecté cette décision  en en lieu et place, elles ont procédé à des délibérations d’utilisation de ce littoral au sein de leur Conseil municipal. Or que la Commune n’a pas le droit d’intervenir sur le domaine national. Nous avons entendu que la mairie de Guédiawaye veut  103 hectares sur ce site mais c’est à quelle fin ? On nous dit des packs artisanaux. Je n’y crois pas ».

Pour Ahmat Kourouma, la responsabilité de ce déboisement incombe à l’Etat Cette bande verte ici à Guédiawaye est en train d’être disloquée par une boulimie foncière orchestrée par l’Etat du Sénégal. C’est un comportement délétère et honteux de la part d’un Etat. Il y a une pression anthropique de promoteurs, des coopératives et de maires avec la complicité de l’Etat qui croient qu’il ya un gâteau à se partager .On utilise cette bande à des fins électoralistes pour satisfaire une certaine clientèle politique. Avec l’approche des élections. Alors que tel n’est pas le cas puisque la bande des filaos a une importance capitale pour notre devenir ».

Nos multiples interpellations au Ministère de l’environnement pour savoir le périmètre exact déboisé sur cette bande des filaos n’a jamais connu de réponse.

La destruction de la bande des filaos tue à petit feu l’écosystème

Cette agression de la bande des filaos n’est pas sans conséquence sur l’écosystème. Il y a d’abord le phénomène de l’érosion côtière. Des recherches menées sur le littoral de Yoff  et Camberéne données par la structure non-étatique « Urbansen »font référence à une érosion côtière qui varie entre de l’ordre de -1 à -1,8 mètre/an. « Les filaos avaient été plantés pour fixer les dunes et freiner l’avancée de la mer. Donc à force de d’extraire le sable et de détruire les filaos, il y a la disparition des dunes. Et à la longue, c’est l’avancée de la mer, l’engloutissement des dunes. Il y a aussi le phénomène de l’érosion éolienne qui hypothèque le maraîchage au niveau de la Zone des Niayes à cause  de l’acidification et de la paupérisation des sols »a fait savoir Docteur Amadou Ba. Et l’environnementaliste Mamadou Dieng de poursuivre « Avec la disparition des dunes, on n’est plus à l’abri de l’avancée de la mer. On se rend compte même qu’il n’y a plus de protection contre l’érosion éolienne mais aussi côtière et l’embrument marin. Mais aussi, il y a une influence néfaste sur l’écologie pour entraîner le problème des inondations dans certains quartiers comme la Cité des enseignants ».
De plus l’artificialisation de plus en plus importante a accentué l’érosion côtière et la dégradation des zones habitées actuellement à cause de l’avancée de la mer. Aujourd’hui, les conséquences de sa régression sont visibles à travers l’ensablement de la VDN 3 et les risques d’accidents comme conséquences. Tous les équipements et infrastructures socio-économiques qui y sont prévus risquent d’être envahis par le sable et la mer dans un avenir proche. « Ces agressions nous posent beaucoup de problèmes. Nous recevons beaucoup de vent et la mer est en  train d’avancer. Et cette avancée fait peur car nos habitations sont menacées. L’extraction du sable marin est en train de détruire les filaos »avertit Ahmat Kourouma.Ce qui a poussé encore Monsieur Dieng à alerter « L’écosystème de Guédiawaye est déjà perturbé par l’érosion éolienne et l’avancée de la mer et si l’on n’y prend garde, notre Ville risque d’être raillée de la carte géographique du Sénégal car le coût d’entretien de maisons situées en bordure de mer est coûteuse ».

L’autre conséquence est économique car des milliers de pères et mères de famille qui s’activaient dans le maraîchage  se sont aujourd’hui retrouvés au chômage technique avec les multiples déboisements effectués sur cette bande des filaos. Il y a également des conséquences d’ordre sécuritaire sur le transport aérien avec l’avancée de la mer.

Les autorités municipales et étatiques au banc des accusés sur ce pillage se réfugient dans le silence

Cette dégradation du littoral de Guédiawaye incombe aux autorités locales de Guédiawaye et étatiques selon toujours ces défenseurs de l’environnement.

D’après toujours Docteur Amadou Ba « La responsabilité des autorités municipales de Guédiawaye  et étatiques est engagée concernant ce pillage du littoral. Car qui ne dit rien consent. Nous sommes au regret de de dire qu’il y a une complicité quelque part entre Gouvernement et autorités locales sur ce destruction du littoral ».Et Mamadou Dieng  d’ajouter « Les autorités veulent mettre en mal les populations de Guédiawaye avec ces gens qui veulent des espaces près de la mer et les promoteurs véreux qui veulent s’enrichir sur le dos des populations. Leurs responsabilités est engagée dans ce pillage pour avoir autorisé des permis d’occuper dans des zones supposées être classées. Il n’y a pas l’argumentaire de la loi car il n’y a pas un plan directeur  d’urbanisme. Alors que si l’on fouine dans le programme du  Plan sénégal émergent(Pse) dans le projet Dakar Horizon 2035, la fonction verte est préservée pour le littoral de Guédiawaye ».

Autre laxisme déploré par les défenseurs de l’environnement, c’est le flou juridique dans ces déboisements. Puisque notre pays ayant ratifié les Conventions de Rio sur la diversité biologique, les changements climatiques et la lutte contre la désertification du 05 Juin 1992 puis celles de Rome du 08 Décembre relative à la Protection des végétaux viole les normes internationales en matière de protection de l’environnement. Pire encore, la Banque mondiale aurait dégainé récemment pour le Sénégal une dizaine de milliards pour l’aménagement du littoral qui continue actuellement d’être agressé. Et pourtant, le Colonel Baidy Ba Directeur des eaux, forêts, chasse et conservation des sols  lors d’une visite de clôture sur les Vacances vertes en 2018 dans cette localité, avait soutenu sur nos antennes qu’il y a un projet d’aménagement en gestation pour préserver cette bande des filaos. «Vous savez que la bande des filaos qui va de Dakar à Saint-Louis a été mise en place pour fixer les dunes de sable afin de permettre les cultures maraichères en aval. Aujourd’hui, 80 pour cent de la production maraichère vienne de la Zone des Niayes.Si on arrive à faire ces produits maraîchers, c’est parce justement avec cette bande des filaos nous avons fixé ces dunes de sable. Aujourd’hui, il y a un programme d’aménagement. Il est vrai qu’il y a certaines zones qui sont menacées »avait laissé entendre le Colonel Baidy Ba. Et de poursuivre «  Mais, nous sommes en train de discuter avec les communes pour leur faire comprendre qu’elles ont intérêt à sauvegarder cette bande de filaos et qu’elles peuvent faire des aménagements écologiques qui tiennent compte de la position et de la préservation de cette bande des filaos ».Un projet d’aménagement qui semble être un mort –né avec 6000 plants de filaos jamais plantés et avec les déboisements à haute transe qui s’opèrent en plein jour devant le mutisme de nos gouvernants .Ce qui a poussé le Collectif pour la protection du littoral à brandir des menaces de plainte contre l’Etat du Sénégal pour violation des Conventions internationales en matière de défense de l’environnement et pour détournement d’objectifs sur l’argent octroyé par la Banque mondiale pour l’aménagement du littoral. D’après encore leur responsable Ahmat Kourouma « J’avais rencontré à l’époque le responsable des eaux et forêts pour cette plantation de filaos. On avait pris un jour pour le faire. Ces agents des Eaux et forêts ont planté une centaine de filaos sans suivis puisqu’ils l’ont fait sans eau. Cette plantation ne fait pas un kilomètre. C’est un projet mort-né  dont ne sait pas comment l’argent a été investi .C’était du saupoudrage. Nous risquons donc d’assigner en Justice l’Etat du Sénégal pour qu’il nous dise où il investit l’argent destiné à la protection du littoral octroyé par des acteurs non-étatiques et les pays étrangers ».

Toutefois ces autorités locales de Guédiawaye et étatiques interpellées sur les agressions que subissent le littoral refusent de piper mot.

Du côté des Collectivités territoriales de Guédiawaye, les maires multiplient des concertations pour convaincre les populations d’adhérer à leurs causes pour l’octroi par l’Etat d’espaces sur ce site pour la matérialisation de leurs projets d’équipements collectifs. Ainsi Golf Sud qui veut 07 hectares sur ce site multiplie les pourparlers avec ces administrés. Il en est de même pour les Communes de Sahm Notaire, Wakhinane-Nimzaat, Ndiaréme Limamou Laye où les élus locaux ont même délibéré sur ces questions puis adressé des correspondances écrites aux autorités étatiques pour motiver leurs plaidoyers. Certaines autorités locales lors de leur session de  Conseil ont eu à dure même à leurs élus « Mieux vaut donner le reste de la bande aux populations que de la laisser à des promoteurs privés ».Une parole qui sonne mal aux yeux de Mamadou Dieng par ailleurs Conseiller municipal à Golf Sud « Nous avons écouté les discoures des maires concernant ce littoral. Mais, c’est dangereux pour notre devenir et pour des gens qui nous respectent ».

Du côté des autorités étatiques, nos multiples tentatives pour avoir leurs réactions ont été vaines.

Pour ce qui est du Ministère de l’environnement, le Colonel  Baidy Ba des Eaux et forêts que nous avons appelé en premier lieu nous a renvoyé vers leurs services de communications qui à leur tour nous ont recommandé auprès d’autres services dont leurs téléphones sonnent dans le vide malgré nos multiples tentatives et nos messages laissés sur leurs serveurs.

Ces solutions préconisées pour préserver la bande des filaos

Si les autorités au banc des accusés refusent de se confier à nos micros concernant les agressions que subissent cette bande du littoral, les défenseurs de l’environnement basés en banlieue n’entendent pas baisser les bras et ont préconisé une piste de solutions.

Et comme alternatives préconisées, ces défenseurs de l’environnement préconisent tout d’abord un audit foncier du littoral, ensuite de larges concertations sur la nécessité de la protection de cette bande par la sensibilisation des communautés, des sanctions contre les coupeurs de bois et les personnes qui exploitent clandestinement le sable marin et un plan d’aménagement avec l’implication des collectivités locales et de l’Etat. « Il faut l’audit foncier du littoral pour situer les responsabilités »soutient l’écologiste Djiby Diop. Puis Mamadou Dieng d’ajouter « L’autre solution, c’est la sensibilisation avec de larges concertations sur la nécessité de protection de cette bande de filaos. Enfin, il faut un plan d’aménagement concerté. Mais plan d’aménagement concerté, j’entends par un vaste programme de reboisement impliquant le maire de la Ville, les maires des Communes, les populations, les services déconcentrés de l’Etat et la convocation de la loi sur le domaine forestier et sur le plan directeur d’Urbanisme ».

Malgré ces solutions préconisées, le Littoral de Guédiawaye long de 180 kilomètres et large de plus de 200 mètres ayant une grande utilité pour les changements climatiques qui devrait être préservée est aujourd’hui victime d’agressions de toutes sortes accentuée par la complicité de nos gouvernants au point d’inquiéter les riverains de la bande des filaos qui crient au secours.