HYPROCISIE, DEPRAVATION DES MŒURS, INSECURITE, ABSENCE DE PLUIES, BLOCAGE DIALOGUE POLITIQUE…
Les imams de la banlieue dénoncent
La dépravation des mœurs, l’hypocrisie, l’insécurité matérialisée par des crimes, l’absence de pluies, la démission des autorités dans la prise en charge objective des préoccupations des populations et leur mépris envers certaines communautés musulmanes. Des thèmes d’actualité qui ont occupé une grande place dans les sermons des imams durant cette fête de Tabaski à l’occasion de la prière fête de l’Aid El Kébir communément appelée Tabaski célébrée entre les journées de Mardi et de Mercredi.
Au grand terrain d’Icotaf de Pikine-Ouest où priait la communauté salafiste, Imam Ahmed Demba Sow n’a pas perdu de temps pour dénoncer les maux qui affectent actuellement la société sénégalaise dont« La médisance, l’homosexualité, le mensonge, l’absence de solidarité, l’hypocrisie, la méchanceté, l’adultère, l’oubli du culte de Dieu , le charlatanisme et le fétichisme »qui selon lui « sont des choses graves qui doivent être bannies dans nos sociétés ».
Ces pratiques malsaines selon toujours Ahmed Demba Sow semblent être les conséquences directes du retard de la pluie dans certaines localités. Selon toujours Imam Sow « S’il n’y a pas de pluies, c’est à cause de tous ces phénomènes sociaux dont j’ai fait état. Et pourtant, des gens ont fait des journées de prières pour que la pluie vienne mais ça tarde encore. Donc, il revient aux musulmans de se faire une introspection pour revenir à la raison comme quoi qu’il y a trop de péchés et qu’ils doivent demander pardon à Dieu qui est l’unique maître du monde ».
L’insécurité n’a pas été en reste dans le sermon d’ Imam Ahmed Demba Sow qui préconise la restauration de la mort pour mettre fin aux crimes. «Il y a trop de crimes et de bain de sang. Maintenant tuer quelqu’un est devenu une chose banale. C’est maintenant plus facile de tuer une personne que de tuer un poulet. Les gens te menacent de mort et te tuent par la suite sans regrets, ça c’est grave. Tout le temps, nous entendons des crimes et des enlèvements d’enfants dont les enquêtes n’aboutissement jamais. Je demande aux autorités de restaurer la peine de mort car quand il y avait cette loi autrefois, les gens avaient peur de tuer » souligne encore Imam Sow avant de déplorer le mépris de l’Etat envers leur communauté et les difficultés qui affectent le sénégalais tout en promettant d’y remédier aux prochaines élections présidentielles.
La réhabilitation de la grande mosquée Serigne Touba réclamée
A la Grande mosquée Serigne Touba de Pikine, l’imam Saliou Sylla qui dirigeait la prière a de son côté sollicité l’appui des disciples et des autorités pour la réhabilitation de cette maison religieuse très fréquentée et qui a eu à accueillir beaucoup de guides de la communauté mouride. « C’est le lieu en ce jour solennel après voir demandé pardon à tous les musulmans et souhaité bonne fête à tout le monde au nom du Khalife d’appeler les disciples et les autorités à nous aider pour la réhabilitation de cette maison où nous prions » a fait savoir Imam Saliou Sylla.Et son porte-parole Yatma Guéye de renchérir « Nous lançons un appel aux autorités et à toutes les personnes de bonne volonté de venir nous appuyer pour la réhabilitation de cette maison Ker Serigne Touba qui a plusieurs vocations dont éducatrice avec un daara où des enfants sont formés ».
Blocage dialogue politique et utilisation abusive des réseaux sociaux au menu à Guédiawaye
A Guédiawaye, le blocage du dialogue politique et l’utilisation abusive des réseaux sociaux s’est invité dans les sermons des imams et guides religieux durant cette fête de Tabaski.
A la Grande mosquée Serigne Moustapha Bassirou Mbacké de Guédiawaye, le guide religieux Serigne Cheikh Modou Guéye représentant de Serigne Moustapha Bassirou Mbacké en marge de la prière a vivement déploré le blocage du dialogue politique avant d’appeler les leaders de parti dont pouvoir et opposition à se retrouver autour d’une table pour éviter un bain de sang. « Il faut que le pouvoir et l’opposition fassent preuve de dépassement et s’asseyent autour d’une table pour discuter. Car il y a trop de conflits et si l’on continue, on risque de brûler ce pays qui nous est cher. Car c’est dans la paix qu’on peut construire tout et se développer. Donc, j’appelle la classe politique à se ressaisir et à trouver un consensus autour du processus électoral pour des élections apaisées » a fait comprendre Serigne Cheikh Modou Guéye avant de déplorer l’utilisation abusive des réseaux sociaux par une frange de la population à des insanités.
Même cri du cœur exprimé à la Cité Sentenac de Wakhinane-Nimzaat par Serigne Aziz Khadim Awa Ba Mbacké petit-fils de Serigne Bara Mbacké et de Serigne Abdou Khadre Mbacké qui présidait la prière de la Tabaski. Selon le guide religieux « Ce qui se passe dans le pays est incompréhensible. Les gens s’amusent à travers les réseaux sociaux et insultent. Ce sont des choses que nous condamnons. Nous en profitons de cette fête pour demander aux populations de se faire une introspection en changeant leurs comportements. Car le blocage de la pluie doit nous édifier comme quoi qu’on a offensé Dieu et qu’on doit se ressaisir pendant qu’il est encore temps ».
Pour ce qui est du dialogue politique, Serigne Aziz Khadim Awa Ba se dit choqué également des insultes faits entre leaders mais aussi du blocage du processus électoral« Il y a des gens dans l’espace politique qui ne font qu’insulter et cela ne profite pas à nos jeunes des générations futures. Le dialogue politique doit être renoué entre pouvoir et opposition parce que force est de constater qu’il y a blocage. Je demande au pouvoir de discuter avec l’opposition. Si les gens font une demande de marche, qu’on les laisse marcher. Pour les gens qui veulent être candidats, qu’on les laisse se présenter. Car ce n’est pas dans la confrontation qu’on va promouvoir la démocratie et le développement. Tout est bâti sur la paix que Dieu le tout puissant, le Prophète Mohamed(Psl) et Serigne Touba ont toujours recommandé. J’exhorte donc au pouvoir d’ouvrir le dialogue avec l’opposition »avant de réclamer le désenclavement et l’assistance au monde rural menacé par la famine actuellement .