HARCELES PAR DES PROMOTEURS PRIVES SUR LEURS TERRAINS
Des travailleurs de l’Ucad crient au secours
Les travailleurs de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) propriétaires de terrains à la Cité Ucad 04 de la Commune de Keur Massar ne dorment plus d’un seul œil. Ce ; à cause de certains promoteurs privés accompagnés de nervis qui viennent les agresser dans leurs propres demeures. Pire encore ont fait savoir ces employés au cours d’une assemblée générale suivie d’un point de presse, ces promoteurs immobiliers parfois accompagnés de gendarmes reviennent à la charge avec des certificats médicaux pour porter plainte contre eux et leurs enfants avant de les emprisonner dans le but de s’accaparer de leurs terrains d’une superficie totale de 10 hectares.
Selon le chargé de communication de la coopérative d’habitat des travailleurs de l’Ucad 04 Emmanuel Kabou « Nous sommes fatigués des harcèlements des promoteurs appuyés par des nervis et des gendarmes qui tapent dans ta maison pour t’arrêter arbitrairement. Nous interpellons le Président de la république et les plus hautes autorités de ce pays comme quoi qu’il y a un précédent dangereux où des citoyens honnêtes travailleurs épris de paix sont en train de subir une injustice qui ne dit pas son nom. Et ces citoyens qui se sont sacrifiés pendant de longues années par le mérite du travail veulent aujourd’hui être dépossédés de leurs terrains injustement par un groupe de bandits et de prédateurs fonciers. Nous avons adressé une lettre ouverte au Président de la république pour l’informer. Mais j’en profite pour alerter le Haut commandant de la Gendarmerie pour qu’il remette de l’ordre dans ses services mais aussi le Ministre de la santé puisqu’il ya des médecins qui délivrent des certificats médicaux de complaisance pour que l’on nous emprisonne ».
Maurice Ndey chercheur à l’Ifan gestionnaire du laboratoire 14 victime abonde dans le même sens « Ce terrain que vous voyez m’a été pris au forceps par un officier gendarme. Je me suis rendu par la suite à la Descos pour le dénoncer mais au départ la Descos a fait savoir qu’il était au départ incompétent. Je me suis parti par la suite chez le Procureur de la république pour porter plainte et l’officier a été convoqué à la Descos pour être entendu. Mais je veux que justice soit faite pour que je puisse récupérer mon terrain ».
Mariama Sakho Ndoye «J’ai acquis ce terrain en bonne et due forme par le biais de notre coopérative d’habitat. Je suis partie à la justice pour porter plainte contre un certain Abdou Aziz un informaticien. Par la suite, un certain Cheikhna m’a porté plainte et nous sommes partis en Justice et j’ai gagné le procès. Il y a un gendarme qui a pris mon terrain et qui y construit. J’alerte les autorités sur cette injustice car les gendarmes sensés nous protéger ne doivent pas venir nous mener la vie dure avec des promoteurs. Nous sommes fatigués de subir des tracasseries et nous n’excluons de marcher ».
Parlant de la genèse du dossier, Emmanuel Kabou explique « Le site dont il est question a été attribué à la coopérative par décret numéro 2006-374 du 24 Avril 2006.Ce terrain d’une superficie de 10 hectares se situe à Keur Massar près du Centre Emetteur de la Marine française et à 250 mètres de l’Asecna jouxtant le projet d’autoroute à péage, Dakar Diamniadio et la cité des pénitenciers. La signature du décret d’utilité publique portant le projet de construction de logements sur un terrain du domaine national par la coopérative est l’aboutissement d’un long processus administratif qui part d’une demande d’attribution auprès de l’Etat du Sénégal en date du 06 Août 2002 et qui a conduit l’obtention respective de pièces suivantes à savoir l’avis favorable du cadastre, de l’Urbanisme des impôts et domaines de Rufisque, l’attestation de prise de possession de la Direction de l’Enregistrement puis des Domaines et du Timbre en date du 30 Janvier 2004 notifié par le numéro 297,l’autorisation de lotir et de construire numéro 00138 du 15 Septembre 2004,le constat de mise en valeur mentionné à travers un Procès- verbal en date du 22 Octobre 2004, l’avis favorable de la Commission nationale du contrôle des opérations domaniales, l’ouverture et la fermeture d’enquête , le certificat de conformité des travaux du 20 Avril 2010,le plan de masse cadastral suivant réquisition du 22 Avril 2016, l’avis de bornage du 16 Juin 2016,le Nicad du 13 Octobre 2016 et enfin le Titre foncier numéro 12475/enregistré aux services fiscaux de Rufique ».
Ces employés de l’Ucad qui se sentent opprimés exigent la signature de leur bail par le Gouverneur, la restitution des terrains occupés par des personnes proches des promoteurs, la réparation des préjudices subis.